Angkor et ses eaux, patrimoine en danger

Paagera offre l’opportunité de partager notre expérience
Published in the dossier of novembre 2017
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La mythique cité d’Angkor, fleuron du patrimoine mondial de l’Unesco, est gravement menacée par les épisodes climatiques extrêmes et la surexploitation des ressources en eau. À travers le projet Paagera(1), Veolia et le Syndicat intercommunal pour l’assainissement de la Vallée de la Bièvre (SIAVB), accompagnés par la fondation Veolia, unissent leurs expertises pour améliorer la gestion du système hydraulique sur lequel repose le site.

Thomas Joly, président du SIAVB

« L’expertise de Veolia et les moyens mis en oeuvre nous ont permis de déployer sur la Bièvre un dispositif inédit de gestion des crues. Avec succès car depuis vingt-cinq ans, notre territoire est préservé des inondations. Le projet Paagera offre l’opportunité de partager notre expérience, en imaginant avec nos partenaires cambodgiens des solutions adaptées au système hydraulique unique d’Angkor. C’est une grande fierté d’accompagner cette opération de restauration des réseaux d’eau, aux enjeux non seulement environnementaux et patrimoniaux, mais aussi sanitaires, économiques et touristiques. »

Dans la jungle cambodgienne, la capitale de l’ancien empire khmer repose sur un immense réseau de canaux et de bassins qui a cessé de fonctionner au fil des siècles. Or les crues survenues en 2009 et 2011 ont fragilisé ce dispositif hydraulique. Depuis 2013, l’autorité locale en charge de la préservation d’Angkor (APSARA) s’investit dans la réhabilitation de cet environnement, également mis à mal par la pression démographique et le tourisme de masse. La mise en oeuvre d’un système de gestion à distance des ouvrages hydrauliques s’est imposée pour lisser sur l’année les débits d’eau entre saison sèche et saison des pluies. C’est un des enjeux du projet franco-cambodgien Paagera qui s’appuie sur l’expertise d’acteurs de l’eau et de l’assainissement2.
Le savoir-faire développé par le SIAVB et Veolia dans la régulation hydraulique de la vallée de la Bièvre a fourni une première réponse technique : le dispositif de télémétrie déployé en 2014 permet désormais aux équipes de l’APSARA d’agir avec plus d’efficacité, en anticipant la régulation du réseau. En parallèle, des actions en faveur d’une meilleure gestion de l’eau et des déchets seront développées dans les villages du périmètre d’Angkor exposés, au même titre que ce site exceptionnel, aux effets du changement climatique.

 

1- Projet d’amélioration de l’assainissement et de la gestion des eaux dans la région d’Angkor.
2- Le partenariat réunit l’Apsara (Autorité pour la protection du site et l’aménagement de la région d’Angkor), la province de Siem Réap, l’AAA (Association des Amis d’Angkor), le SIAVB et le SIAAP (Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne).