Antilles françaises, cyclone Irma : l'eau potable, urgence absolue

Le 6 septembre 2017, le cyclone Irma dévaste deux îles françaises des Caraïbes : Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Récit d’une course contre la montre engagée par les équipes de Veolia. Leur priorité : permettre l’approvisionnement en eau potable des populations sinistrées.
L'essentiel
Enjeu
Redémarrer le plus vite possible la production et la distribution d’eau potable à Saint-Martin, après les graves dommages causés par le passage du cyclone Irma.
Objectif
Mettre en place des solutions d’urgence pour alimenter les populations en eau potable, dans l’attente de la remise en service des unités de dessalement de Veolia à Saint-Martin, ainsi que des réseaux eau et assainissement.
La réponse Veolia
Mobiliser une équipe d’experts et de volontaires de la fondation Veolia ainsi que des collaborateurs du Groupe basés en Guadeloupe - Acheminer vers Saint-Martin une unité mobile de dessalement d’eau de mer depuis l’Espagne et du matériel d’urgence depuis la métropole.

 

 

COURSE VITALE CONTRE LA MONTRE

Dès le vendredi 8 septembre, Veolia organise, avec les services de l’État, le transfert par avion d’une unité mobile de dessalement d’eau de mer afin de répondre au besoin urgent des populations en eau potable.
Vendredi 8 septembre et samedi 9 septembre, Veolia transfère à Saint-Martin plusieurs collaborateurs basés en Guadeloupe pour renforcer les équipes locales. Leur mission consiste à évaluer l’état des installations de distribution d’eau potable, préalable indispensable à leur remise en service.
Mardi 12 septembre, une première équipe d’experts de la Fondation arrive sur le terrain. Ils réceptionnent plus de dix tonnes d’équipement de stockage, de distribution et d’analyse de la qualité de l’eau, acheminés par avion grâce à la Croix-Rouge française.
Dès le lendemain, ils sont rejoints par deux volontaires Veoliaforce spécialisés en techniques de dessalement pour la mise en service de l’unité mobile de secours.
Vendredi 15 septembre, l’unité mobile de dessalement est acheminée depuis Madrid par un Antonov, avion très gros porteur militaire. Celui-ci se pose à l’aéroport Pôle Caraïbes en Guadeloupe. La dernière partie du parcours est effectuée par barge, de Pointe-à-Pitre à Saint-Martin. Cette opération est un véritable défi pour les équipes de la Fondation chargées du transbordement, du déchargement, du montage et de la mise en route d’un équipement essentiel au retour d’une partie de l’eau potable sur l’île.
Mercredi 20 septembre, une nouvelle équipe de la Fondation arrive pour épauler l’équipe présente à Saint-Martin sur les questions de réseaux et de distribution d’eau. Avec la Croix- Rouge française, ils installent douze points d’eau de secours (réservoirs reliés au réseau et rampes de distribution) et, jour après jour, recherchent les fuites et réparent les canalisations. Parallèlement, du matériel de réparation ainsi que des véhicules sont acheminés par voie maritime pour les équipes qui travaillent à la remise en service des installations préexistantes.
Dimanche 24 septembre, l’unité mobile de dessalement commence à fonctionner avec un volume de production maximale de 600 m3/j (sa mise en service a été retardée par le passage du cyclone Maria).
Jeudi 28 septembre, 65 % des habitants de l’île ont de nouveau accès à l’eau potable et la production de l’ensemble des unités de dessalement (dont l’unité mobile de dessalement) dépasse les 3,5 millions de litres par jour.

Au lendemain du passage d’Irma – classé en catégorie 5, le maximum sur l’échelle d’intensité des ouragans –, Saint- Martin (40 000 habitants dans sa partie française) et Saint- Barthélemy (près de 9 500 habitants) offrent un paysage de désolation : bateaux et voitures encastrés dans les immeubles, monceaux de débris où se mêlent fragments de toits, de fenêtres et de murs. Les aéroports sont impraticables pendant plusieurs jours, les installations électriques et les usines de dessalement d’eau de mer sont endommagées… Aux victimes s’ajoutent des dégâts matériels considérables.

Concentrer les efforts sur Saint- Martin

Dépourvues de réserves naturelles d’eau douce – ni rivières ni nappes phréatiques dans lesquelles venir puiser en urgence –, les deux îles dépendent des trois unités de dessalement d’eau de mer gérées par Veolia. Or, ces dernières ont été fortement endommagées et le Groupe se mobilise pour fournir de l’eau potable aux populations.

« Les dégâts sur les infrastructures de production et de distribution d’eau sont très importants et il faudra plusieurs mois pour retrouver une situation normale, souligne Thierry Vandevelde, délégué général de la fondation Veolia, à son retour du terrain. Les installations sont bien évidemment situées sur le littoral et ont donc été en partie submergées au moment du passage de l’ouragan. »

C’est à Saint-Martin, où les unités de dessalement et les réseaux étaient le plus impactés, que se sont concentrés les efforts des équipes.

Redémarrer la production et la distribution d’eau

Au 22 septembre, la production et la distribution d’eau potable redémarrent lentement mais sûrement à Saint-Martin. En avance sur les objectifs fixés, les installations de dessalement délivrent déjà 1,5 million de litres/jour, soit 30 % de la production de l’usine avant la catastrophe. Sans relâche, les équipes Veolia travaillent sur le réseau et les branchements individuels pour les remettre en état, progressivement. Début octobre, la production dépasse les 3 millions de litres par jour et plus de 65 % des foyers sont réalimentés. Une prouesse due à la mobilisation de tous : collaborateurs locaux, de la Guadeloupe et de métropole, experts des situations d’urgence, du dessalement, de la distribution d’eau potable, de l’assainissement et de la réhabilitation des réseaux. Tous ont travaillé en étroite collaboration avec les services de l’État, de la collectivité et des autres opérateurs locaux comme EDF.

Gérer l’urgence dans la durée

Les volontaires de la fondation Veolia ont commencé par s’atteler à la mise en service de l’unité mobile de dessalement Veolia venue de Madrid. Dans l’intervalle, l’hôpital de Marigot, la grande ville de l’ouest de Saint-Martin, a pu être approvisionné dans les tout premiers jours qui ont suivi le passage d’Irma, grâce aux réserves faites en prévision de l’ouragan. Solutions provisoires d’urgence, douze points d’eau ont été mis en place parallèlement par la Croix- Rouge française, avec le soutien des équipes de la Fondation. L’eau ainsi distribuée, de qualité dite « sanitaire », permet de faire face aux besoins d’hygiène mais ne remplace pas, dans un premier temps, l’eau en bouteille comme eau de boisson. « Nous sommes encore en situation d’urgence, rappelle début octobre Nicolas de Saint-Martin, directeur en charge du suivi des DOM auprès du Secrétaire général de Veolia Eau en France.

Appel aux dons

Pour répondre à la demande des nombreux collaborateurs de Veolia qui souhaitent témoigner leur solidarité aux populations sinistrées, la fondation Veolia a ouvert un compte spécial « Urgences Irma ». Pour chaque euro versé par un collaborateur, la Fondation verse un euro supplémentaire. Car au-delà de la période d’urgence, la gravité de la situation va nécessiter des interventions continues pendant de longs mois.
« L’ensemble des dons sera intégralement destiné au financement de programmes d’urgence, de solidarité, puis de reconstruction, soutenus et accompagnés par la fondation Veolia », conclut Thierry Vandevelde.

La cellule de crise Veolia poursuit ses points quotidiens avec les personnels locaux – partage de l’information, décisions collégiales, remontée des besoins… –, nuits et weekends compris ! » Avec la remise en route progressive de la production, la vie sur place reprend lentement son cours. Veolia doit maintenant entamer une longue séquence de plusieurs mois consistant à rebrancher progressivement tous les quartiers. Parallèlement, le Groupe travaille d’arrache-pied au rétablissement des services d’assainissement. Priorité au nettoyage des égouts pour éviter l’accumulation d’eaux usées et les risques sanitaires inhérents. Après la course contre la montre, un marathon s’engage…
 

Chiffres clés à Saint-Martin

100 % de la production d’eau est rétablie en comparaison avec la période avant l’ouragan (début novembre 2017)
81 % des foyers sont alimentés en eau potable (début novembre 2017)

 

En savoir plus :

> Progrès considérables dans le rétablissement du service de l’eau à Saint-Martin
> Site internet de la fondation
> Le dessalement, favoriser l’accès à l’eau potable pour des centaines de millions de personnes