La crise sanitaire a mis en lumière leur métier, manquant souvent de reconnaissance et pourtant si essentiel…Premiers maillons dans la chaîne des déchets, ils assurent la collecte mécanisée des ordures ménagères et des matières recyclables à Paris. Et ce, par tous les temps, y compris en période de confinement.
Ce qui a changé depuis mars 2020 ? Des protocoles renforcés en matière d’hygiène et de sécurité, d’abord, mais aussi une redécouverte de l’importance de ces « premiers de corvée » qui assurent ces services essentiels, et le regard des citoyens qui les côtoient au quotidien.
Depuis sa cabine de camion-benne, à quelques mètres au-dessus du sol, Ahmed observe les rues très animées et noctambules du 11e arrondissement. Il a pris son service à bord du poids lourd à 16h15, et sa tournée se terminera vers 22h. Entretemps, il aura reçu sa feuille de route, enfilé sa tenue de sécurité et inspecté point par point son camion, avant de suivre le tracé de sa tournée sur un GPS.
De son côté, à l’arrière de son camion-benne avec son coéquipier, Jean-Philippe sillonne les rues du 19e arrondissement depuis 6h du matin, 5 jours sur 7. Jusqu’à 14h, la cadence est soutenue et rythmée dans ce secteur où se concentrent des cités de logements sociaux : descendre, inspecter les bacs de tri, ramasser, vider et remonter.
Chauffeur comme ripeur, ils ont tous deux conscience de donner un rythme à la ville autant qu’ils la désencombrent. Leur parcours est semé de rencontres et de moments qui font la richesse de leur profession : un café offert par un bistrotier, des menus services rendus à des riverains… Ils participent à la vie des quartiers en jouant un rôle sécurisant, notamment dans les tournées nocturnes. Car une fois dans les rues, le maître mot est la vigilance. Elle est vitale pour protéger les équipiers qui doivent faire preuve de rapidité et d’agilité. Jean-Philippe et Ahmed fêteront bientôt 20 ans de métier dans la gestion des déchets.
Sans perte de motivation ni acrimonie : pas leur genre ! Entre l’ancien boxeur féru de philosophie et le karatéka ceinture marron à l’esprit zen, la reconnaissance toute neuve du métier n’est que justice :
« Pendant les tournées, vous bloquez les véhicules, ça klaxonne, les plus pressés nous insultent… Mais depuis la crise, beaucoup de gens nous applaudissent depuis les fenêtres ou les trottoirs et nous encouragent en saluant notre travail ! ».
Puis d’admettre que les dessins et petits mots d’encouragement déposés ou scotchés sur les bacs pendant le confinement les ont redynamisés et leur ont permis de rester engagés en cette période difficile.
Leur métier, ripeur comme chauffeur, ils en sont fiers. Et tous deux savent que grâce à leur travail, c’est l’image de Veolia mais aussi de Paris – la Ville lumière – qui s’en trouve embellie.