Les habitants de Boston refusent de rester les bras croisés face à la montée des eaux. Pour ceux qui douteraient encore de l’impact du changement climatique sur les villes côtières, il suffit de jeter un coup d’oeil à la carte assez saisissante qui se trouve en page d’accueil du site internet de la Green Ribbon Commission (GRC) de Boston. L’animation cartographique simule les effets de la montée du niveau des mers et des ondes de tempêtes. Dans un mouvement inéluctable, sans avoir besoin de cliquer, les terres les plus basses de la ville disparaissent progressivement, recouvertes de bleu à l’horizon 2100. Le message est sans appel : si nous n’agissons pas, nous serons submergés.
[…] La lutte contre le changement climatique […], aux États-Unis, passe de plus en plus par la mobilisation des États, des villes et du secteur privé.




Du local au global
La GRC, organisation composée de décideurs des secteurs privé et public et de représentants de la société civile, est un acteur majeur de la lutte pour la préservation de la terre ferme. Parmi ses missions, la définition de stratégies pour faire face au changement climatique (lire interview). Dans un premier temps, le groupe de bénévoles s’est associé à la ville pour organiser et financer un projet de résilience visant à améliorer la prévention à long terme des conséquences du changement climatique. Aujourd’hui, sa priorité est d’accélérer les progrès dans tous les secteurs d’activité pour atteindre l’objectif fixé par le Plan d’action climat municipal : une totale neutralité carbone d’ici à 2050. Avec l’ambition d’apporter une réponse à la fois pour Boston et plus globalement pour la lutte contre le changement climatique qui, aux États-Unis, passe de plus en plus par la mobilisation des États, des villes et du secteur privé. À ce titre, l’un des secteurs les plus actifs de la ville dans ce domaine est celui des établissements de santé. Très gourmands en énergie, ces derniers sont responsables d’une part importante des émissions globales de gaz à effet de serre. Les plus importants, dont le Boston Medical Center et Partners Healthcare, sont en passe de réduire leurs émissions de plus de 25 % d’ici à 2020 et ont passé commande de 60 MWh d’énergie renouvelable, un achat collectif record aux États-Unis. Les vingt plus grands hôpitaux de la ville ont intégré les objectifs climat de Boston dans leur stratégie et leurs investissements et génèrent en temps réel des données de consommation d’énergie très utiles pour le suivi d’autres actions.
Vapeur verte dans le district
Le réseau urbain d’énergie exploité par Veolia contribue au développement du secteur médical local tout en s’inscrivant dans la politique environnementale de la ville. Jusqu’à 75 % de la chaleur fournie aux hôpitaux et à d’autres clients se présente sous forme de « vapeur verte ». Celle-ci est acheminée via des conduites installées sous les rues et les ponts de Boston depuis l’unité de cogénération de Kendall, située dans la ville voisine de Cambridge. Cette centrale produit de la vapeur à partir de sa propre production combinée de chaleur et d’électricité (CHP), recyclant une énergie thermique auparavant perdue. Le système utilise une technique de cogénération à haut rendement, appuyée par un réseau de plus de 16 km de canalisations, ce qui le place parmi les plus grands réseaux énergétiques urbains des États-Unis pour la production d’électricité et de vapeur. Cette solution environnementale novatrice répond aux besoins en énergie thermique de plus de 250 instituts de recherche médicale, hôpitaux, hôtels, musées et édifices gouvernementaux des communes de Boston et de Cambridge. Bénéficiant de rénovations d’infrastructures réalisées par Veolia, le système est devenu plus fiable et a réduit l’empreinte carbone globale de la région de 475 000 tonnes/an, soit l’équivalent de 80 000 voitures en moins sur les routes !
Non content de réduire l’empreinte carbone, le système améliore la qualité de l’air, diminue la pollution de la Charles River et avantage les propriétaires postulant au crédit LEED (Leadership in Energy and Environmental Design), octroyé aux bâtiments écologiques. Ayant investi près de 170 millions de dollars dans les infrastructures énergétiques de la ville, dont un pipeline de 2,14 km et une installation de production combinée de chaleur et d’électricité de 256 mégawatts, Veolia est considéré comme l’un des acteurs majeurs de la transformation de la ville de Boston, cité tournée vers l’avenir.
« Les améliorations réalisées à la station de cogénération de Kendall s’inscrivent dans la mission de Veolia, qui consiste à fournir de l’énergie propre et à réduire l’empreinte carbone de Boston et de Cambridge, tout en protégeant la Charles River, un trésor local et une partie intégrante du patrimoine national », explique Bill DiCroce, directeur de Veolia de la zone Amérique du Nord.
Chiffres clés
n°8 place occupée par Boston dans le classement de la Banque mondiale des villes les plus vulnérables face à la montée du niveau des mers
100 % objectif de Boston à l’horizon 2050 en matière d’énergies propres et renouvelables
168 millions de dollars somme investie par Veolia dans les infrastructures énergétiques de Boston et Cambridge depuis 2008
475 000 tonnes/an émission de CO2 évitées grâce au projet de « vapeur verte » développé par Veolia
En savoir plus :
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> La cogénération, ou l’optimisation énergétique au service de la performance environnementale